Canadian Newsletter
Vol. 3 No. 2, Summer 2021
Vol. 3, n° 2, été 2021
For information/pour vous renseigner


Favoriser les connexions entre les professeurs Suzuki canadiens: Un parcourt

par Karen-Michele Kimmett, (ON)

Ça ne fait qu’un an (et pourtant cela semble interminable) que notre article principal décrivait notre aspiration collective à trouver des moyens d’offrir des leçons de musique Suzuki à chaque enfant et de rendre la formation des professeurs plus accessible à tous les aspirants professeurs canadiens.

Douze longs mois plus tard, nous sommes toujours aux prises avec une terrible pandémie mondiale qui a apporté beaucoup de souffrance, d’incertitude et de changement pour tant de gens. Pour certains professeurs canadiens Suzuki, cette année a également été l’occasion de tendre la main, de renforcer nos liens, de discuter et de réfléchir à de nouvelles façons d’apporter un lien de soutien à la fois pour nous-mêmes et pour nos familles Suzuki canadiennes.

La liste de nos réalisations ci-dessous est peut-être courte face à la multitude de défis actuels; néanmoins, nous aimerions prendre un moment pour célébrer nos efforts en matière de connectivité.

  • Création d’un comité DEIA
  • Réunions bimensuelles du comité de l’Infolettre Suzuki canadienne
  • Comité de vision de l’Association canadienne
  • Forums des formateurs de professeurs et des directeurs d’instituts Suzuki canadiens.
  • Site Web élargi de l’Infolettre Suzuki canadienne
  • Prochaine conférence virtuelle des professeurs canadiens Suzuki
  • Questionnaire

Nous avons également accueilli de nouveaux collègues de partout au pays pour se joindre à notre équipe croissante de rédacteurs, de traducteurs et de membres du comité directeur. Si vous avez du temps à consacrer ou si vous souhaitez assister à l’une de nos réunions, faites-le nous savoir. Notre porte virtuelle est toujours ouverte!

“Faire partie du comité de l’Infolettre Suzuki canadienne a été une expérience très agréable. Je me sens souvent seule ici au Yukon, mais assister à ces réunions est un beau rappel que mes élèves et moi faisons partie d’une plus grande communauté dans le pays et dans le monde. ” ~ Katie Avery, représentante du Yukon

Nous aimerions avoir de vos nouvelles! Quelles sont vos préoccupations et vos questions? Comment votre programme a-t-il évolué et s’est-il adapté cette année? Avez-vous été touché par une baisse d’inscriptions (ou peut-être par une augmentation ?!) La perte d’occasions de concerts a-t-elle affecté vos revenus? L’épuisement des écrans a-t-il été un problème pour votre studio? Quels moyens créatifs avez-vous trouvés pour équilibrer la réalité virtuelle parfois envahissante dans laquelle nous vivons?

C’est à nous tous d’apporter nos perspectives, nos objectifs et nos langages uniques de Canadiens et Canadiennes Suzuki à la table afin que nous devenions une communauté Suzuki canadienne encore plus forte et, par extension, un membre plus dynamique de la Suzuki Association of the Americas.

Nous vous souhaitons une bonne santé et un été revigorant. (N’oubliez pas de consulter les nombreuses possibilités d’instituts d’été virtuels de la SAA offerts cet été, y compris ceux offerts par des formateurs canadiens.) www.suzukiassociation.org

Comité directeur de l’Infolettre Suzuki canadienne

Une partie du travail de l’être humain consiste simplement à essayer de répandre la lumière, quel que soit le niveau auquel on peut le faire.”—Bruce Cockburn

Visitez notre site web pour plus d’informations: www.canadiansuzukinewsletter.org


Adaptation et Créativité: Voir la pandémie sous un autre angle

par Thérèse Bécotte (QC)

Cette pandémie nous a tous pris par surprise bien que les milieux scientifique et médical nous l’aient prédite depuis longtemps. Pour l’amour de la musique et des enfants, il fallait réfléchir et trouver des solutions. Pas question d’abandonner nos élèves.

Oui, c’est possible de garder le contact avec les élèves et de maintenir leur motivation. Les cours en ligne nous rendent la tâche plus difficile, mais nous permettent de voir l’enfant dans son environnement et de suggérer des corrections au besoin. De façon surprenante, certains élèves sont mieux concentrés lors des cours virtuels…

Becotte

ASPECT PRATIQUE:

Dès le début des mesures sanitaires, j’ai proposé des cours en ligne à tous mes élèves. Zoom, Facetime ou Skype, sans équipement spécialisé, la qualité du son était loin d’être optimale. Nous avons quand même pu finir l’année et nous réunir sur Zoom pour visionner les vidéos des élèves. Substitut tout à fait acceptable.

Il y a deux ans, suite à une formation Suzuki, j’ai décidé d’acheter un 2e piano. C’est un investissement important, mais tellement formidable. Grâce au nouvel aménagement de mon studio, lorsque les restrictions ont été moins sévères, j’ai installé un Plexiglas entre les deux pianos. Nouvelle routine: Purel et masques en arrivant et en quittant, possibilité d’enseigner en gardant les deux mètres de distance. Le piano réservé aux élèves a été désinfecté après chaque élève.

RÉCITALS ET ACTIVITÉS:

Je fais partie de l’Association Piano Suzuki d’Ottawa-Gatineau. Nous avons maintenu notre programme d’activités de groupe et de récitals. Nous avons expérimenté le visionnement de performances en direct sur zoom ou de présentation de vidéos. Ce fut une expérience intéressante pour les élèves, les professeurs et les parents. Le fait de nous réunir pour partager ces précieux moments a compensé un peu ce manque de contact humain que nous devons supporter depuis plus d’un an.

POINTS POSITIFS POST-PANDÉMIE:

MEILLEURE HYGIÈNE: dorénavant, tous les professeurs de musique seront plus vigilants en ce qui concerne des mesures sanitaires de base.

FACILITÉ D’OFFRIR DES COURS VIRTUELS: il sera facile de remplacer un cours en personne par un cours virtuel en cas de problème de santé ou de transport. Tous les parents sont maintenant familiers avec l’installation de leur enfant pour un cours en ligne.

ACTIVITÉS de GROUPE: certaines activités, comme la théorie, l’histoire ou la culture d’oreille, se prêtent bien à un enseignement en ligne par petits groupes, ce qui pourrait laisser plus de temps lors de la rencontre individuelle pour le travail au piano.

AMÉNAGEMENT DU STUDIO: multiples avantages des deux pianos séparés par un Plexiglas avec ou sans pandémie.

VIVEMENT LE RETOUR DES CÂLINS


Evenchick—Canadian Newsletter Summer 2021

David Evenchick | Natasha Zado | Boet Zondag | Noah Schuster | Shannon Lai

Célébration des premiers diplômés canadiens de la formation Suzuki à long-terme des professeurs de violoncelle!

par David Evenchick (QC)

Dans notre communauté canadienne de professeurs Suzuki, nous célébrons l’énergie, la vision, l’engagement et le talent de nos jeunes enseignants.

C’est dans cet esprit que j’applaudis la première cohorte de diplômés du premier programme de formation Suzuki à long-terme de professeurs de violoncelle au Canada. Ce programme est offert en violoncelle et en violon, est un partenariat entre la Suzuki String School of Guelph et l’Université Wilfrid Laurier.

Notre classe de violoncelle diplômée a réuni des participants qui ont grandi avec l’enseignement Suzuki et des personnes pour qui la méthode Suzuki était complètement nouvelle. Nous avons grandi ensemble, et les étudiants ont appris à s’aider et à se soutenir mutuellement. Au cours de notre Practicum, nous avons appris à apprécier la perfection d’une ouverte d’esprit imparfaite dans un monde imparfait. Dans notre composante DEIA (diversité, équité, inclusion, accès), nous avons travaillé ensemble pour créer la confiance et le vocabulaire nécessaires aux discussions difficiles. En bref, les participants ont développé certains des aspects les plus importants du métier de professeur Suzuki: construire une communauté de confiance et de respect mutuel, s’entraider et s’engager à l’apprentissage continu et l’excellence.

Evenchick 3—Canadian Newsletter Summer 2021

Voici quelques réflexions, dans leurs propres mots:

Il n’y a que des avantages à la formation des professeurs Suzuki! En tant que personne qui s’est inscrite au cours pour la première fois et qui est complètement novice dans la méthode Suzuki, j’ai appris une quantité infinie de choses de mon professeur et de mes pairs, j’ai pu me connecter/travailler en réseau avec une communauté de professeurs qui sont tout aussi passionnés, et j’ai eu la possibilité de mettre en œuvre ce que j’ai appris dans des occasions d’enseignement réelles grâce au stage. Cela m’a donné beaucoup de confiance dans mon enseignement.
~Shannon

Ce cours m’a fait réaliser que l’enseignement à la prochaine génération de violoncellistes est une expérience très enrichissante.
~Noah

Suivre le programme de formation à long terme des professeurs de violoncelle Suzuki avec le Dr Evenchick a été un parcourt enrichissant qui a forgé mon caractère. Mes compétences en tant que violoncelliste et professeur se sont considérablement améliorées grâce à l’approfondissement de la technique, du répertoire et du matériel supplémentaire, aux conversations philosophiques, aux opportunités d’enseignement et d’observation, et au lien que nous avons créé en tant que collègues.
~Natasha

Ce cours a été une occasion incroyable pour moi d’apprendre la méthode Suzuki, avec laquelle je n’ai pas grandi. Ce cours m’a non seulement fait découvrir le monde de l’enseignement, mais a également contribué à développer mon jeu personnel.
~Boet

Evenchick 2—Canadian Newsletter Summer 2021

L’avenir apporte avec lui de nouvelles possibilités de formation en ligne. Notre vision est d’amener le développement de professeurs Suzuki dans la conscience de nos universités en tant que compétence positive, pratique, et peut-être essentielle.

Je tiens à remercier Susan Gagnon et Andrea Cook d’avoir prêté leurs élèves pour notre Practicum. De plus, je remercie tout particulièrement la faculté de musique de l’Université Wilfrid Laurier et notamment les professeurs Katie Schlaikjer (violoncelle) et Jerzy Kaplanek (violon) pour leur soutien indéfectible à ce programme.

En septembre prochain (2021), nous commencerons de nouvelles cohortes pour les violonistes et les violoncellistes. Je suis ravi d’annoncer qu’avec un mélange de cours en présentiel et en virtuel, ce programme pourra être offert aux participants de Montréal, peut-être d’Ottawa, de Toronto et de Kitchener-Waterloo. Si vous connaissez quelqu’un intéressé par ce programme, veuillez me contacter, David Evenchick, violoncelle, (evechickdavid@gmail.com ) ou Paule Barsalou, violon (paule@arset.net ).


Mon cheminement de parent à professeur Suzuki

par Karen Zalter (QC)

“Elle est dans la lune et elle ne termine pas son travail”, c’est ce que mes professeurs d’école primaire écrivaient chaque année sur mes bulletins scolaires. C’est l’une des raisons pour lesquelles mes parents ont refusé de me donner des leçons de piano, malgré mes demandes. Ils ont finalement accepté lorsque j’ai eu douze ans et que j’ai commencé l’école secondaire. Les effets des leçons de musique ont été étonnants. Non seulement j’aimais m’exercer (au point que ma famille insistait pour que j’arrête et que j’aille faire autre chose), mais après le premier semestre, mes notes scolaires s’étaient nettement améliorées et je ne recevais plus les mêmes commentaires.

Avançons de quelques années… À six ans, mon aînée a demandé un violon. À l’époque, je pensais qu’elle était trop jeune. Comme elle insistait, j’ai accepté de l’emmener à un concert d’étudiants en violon qui était annoncé dans le journal pour voir si elle était vraiment intéressée. Lors du concert, j’ai été complètement émerveillée et la performance m’a mis la larme à l’œil. Regarder des enfants jouer à l’unisson était magique pour moi. Ayant appris “traditionnellement”, avec des professeurs très stricts, je n’avais jamais rien vu de tel auparavant. Cela a touché mon âme et j’ai eu l’impression d’être témoin de l’harmonie et de l’amour dans leur forme la plus pure. Inutile de dire que j’ai inscrit ma fille à des cours. Elle a adoré apprendre avec Vera et Dragan Djerkic et participer à des stages d’été jusqu’à ce qu’elle parte pour l’université.

En tant que parent, j’ai rapidement appris à ne pas corriger ma fille lorsqu’elle s’entraînait. Si je le faisais, la séance de pratique se terminait instantanément. Mon rôle, en tant que parent Suzuki, était celui de «cheerleader» et de chauffeur. J’étais autorisée à faire des tâches ménagères dans la même pièce qu’elle pendant qu’elle jouait du violon. Parfois nous jouions ensemble, elle au violon et moi au piano. Ces moments font partie de mes souvenirs les plus chers.

Pour de nombreuses raisons, mes enfants avaient besoin de moi à la maison après l’école et j’avais donc la chance de pouvoir observer leurs leçons de musique et leurs activités sportives. Après plusieurs années, j’ai décidé qu’il était temps de changer de carrière. Je ne voulais plus être comptable ou gestionnaire de bureau. Je voulais devenir professeur de piano Suzuki. Je me suis inscrite au programme de formation des professeurs à Montréal, tandis que ma fille suivait le programme de violon pour étudiants. C’est là que j’ai commencé à étudier avec le Dr Merlin Thompson. Grâce à mes études avec le Dr Thompson, j’ai acquis des compétences techniques étonnantes et la capacité d’exprimer avec confiance mes émotions à travers la musique. J’ai terminé la formation des professeurs pour les volumes 1 à 4 et j’enseigne maintenant à des élèves de tous âges et de toutes capacités. C’est une grande joie pour moi de voir ma fille et mes élèves s’exprimer librement, sans jugement, en jouant d’un instrument. Enfin, je suis fière de dire que ma fille vient d’obtenir son diplôme universitaire en interprétation vocale et qu’elle se joindra à moi pour enseigner le violon, l’alto et le chant cet automne.


Être une étudiante adulte Suzuki

par Andrea Macdonald (AB)

L’engouement de la musique n’aurait jamais été possible pour moi sans la méthode Suzuki.

J’ai toujours été sensible à la musique. En grandissant, j’ai chanté dans des chorales, dans des comédies musicales et dans des groupes pop. J’étais membre d’un gamelan balinais où nous apprenions des répertoires de concerts par cœur. Je mémorisais très vite et je retenais très bien la musique que l’on me donnait. Mon oreille était ma force. J’étais la première à chanter sans la partition et mes amis se réjouissaient de mon talent à nommer n’importe quelle chanson populaire après la première ou la deuxième note. Mais je ne savais pas lire la musique.

Ce n’est pas parce que je n’avais pas essayé. J’avais pris des leçons de piano et de chant à vue, mais elles se sont toutes soldées en non-satisfaction. Lorsque mon mari, un musicien professionnel, m’a suggéré d’essayer un instrument « en ligne», j’ai appris la flûte à bec et j’en suis tombée amoureuse. Avec une seule portée à gérer, les choses se sont quelque peu améliorées. Je me suis joint à un quatuor puis à un plus grand ensemble. Ma bonne oreille m’a bien servi, mais je me suis rapidement heurtée à un mur quand il l’agissait de lecture à vue. Malgré l’aide de mon mari et plusieurs années d’étude assidue, le manque de progrès me frustrait et j’en avais honte. C’était devenu émotionnellement difficile pour moi de pratiquer. Je me sentais coincée. Je lisais les notes sans jamais en comprendre l’essence.

Finalement, à 52 ans, j’ai passé des tests psychopédagogiques et on m’a diagnostiqué un TDAH avec un «trouble grave du traitement visuel». J’avais besoin d’une approche différente.

Je ne pensais pas que quelqu’un serait prêt à enseigner la méthode Suzuki à un adulte, mais j’ai trouvé, en Alberta, un merveilleux professeur, Kathleen Schoen. Nous avons commencé les leçons et, en deux semaines environ, j’ai déjà appris le premier du volume pour la flûte à bec alto, apprenant facilement deux à trois chansons par jour. Le volume pour flûte à bec soprano a suivi puis j’ai commencé à étudier les deux portées que l’on retrouve dans le deuxième volume.

MacDonald—Canadian Newsletter Summer 2021

C’est là que j’ai reçu mon premier choc: l’un des morceaux que je venais d’apprendre avec mon grand ensemble de flûtes à bec était la Bourrée de la Water Music Suite de G.F.Haendel. Comment diable cela est-il possible que cette pièce ardue se retrouve dans le deuxième volume? Mais cette fois, contrairement au passé, ma frustration n’était plus. Je ne me sentais pas défaite.

J’enseigne aux personnes âgées comment utiliser les technologies telles que les iPads et les iPhones. Je prends le temps d’établir de bonnes notions de base avant de passer à des concepts plus avancés. J’ai été extrêmement impressionné par l’agencement et l’échafaudage minutieux de la méthode Suzuki. Le répertoire choisi suit une logique agréablement progressive.

La méthode Suzuki a tout changé pour moi. Au lieu de me traîner jusqu’à mon studio de musique pour endurer ma frustration et mes chagrins, essayant vainement de rester concentrée, je joue maintenant pendant plus d’une heure par jour. Mon estime de moi est montée en flèche! Je ne rêve plus d’un avenir où, un jour, je pourrais apprendre la musique que j’aime. C’est maintenant un fait accompli!

Je recommande vivement la méthode Suzuki à tout adulte désireux d’apprendre la musique. Mon vœu est qu’il y ait un lieu où les étudiants adultes apprenant la méthode Suzuki puissent discuter. Comme les enfants, nous avons besoin de nous entraider pour poursuivre ce voyage.


Lueurs d’espoir et opportunités d’apprentissage en or

par Jill LeBlanc (PE)

Notre famille a récemment eu le privilège de participer à un atelier organisé par Etobicoke Suzuki Music. Avec l’expérience dans d’autres instituts, nous avions une idée de ce à quoi nous attendre, mais il y avait une énorme différence—c’était complètement virtuel! Avant l’atelier, le visage de ma fille s’est illuminé, alors qu’elle faisait défiler des photos d’instituts précédents, en personne, et partageait avec enthousiasme ses souvenirs avec moi. Pour être honnête, j’ai fait de mon mieux pour tempérer son enthousiasme (et le mien), car je ne savais pas s’il était possible de recréer le sentiment d’un institut en ligne. L’expérience, étrange mais familière, s’est avérée être une autre expérience positive dans notre voyage Suzuki.

En termes pratiques, il y a eu peu de surprises. Nous nous sommes rapidement adaptés à l’utilisation de la technologie, et les quelques pépins n’ont pas entravé notre expérience. Le programme comprenait les éléments habituels: une classe pour les parents, un cours de maître, une classe de groupe et un atelier facultatif. La classe de groupe et le cours de maître ont été enseignés avec grande expertise, comme d’habitude, et j’ai été impressionnée par la façon dont les instructeurs ont pu s’adapter rapidement aux besoins variés des élèves par vidéoconférence! Le format était attrayant et nous avons tiré une tonne de choses à appliquer à notre pratique à la maison et pour soutenir notre enseignement en studio. Alors que l’atelier facultatif de «stop-motion» de mon enfant était un concept complètement nouveau et surprenant pour moi, dans le plus pur style Suzuki, ce cours a stimulé sa créativité et développé son sens de l’autonomie d’une manière à laquelle je ne m’attendais pas. Elle en a adoré chaque minute et a poursuivi son projet dans les jours qui ont suivi.

Je ne peux pas passer sous silence un énorme avantage du format en ligne: la possibilité d’observer d’autres classes de manière détendue, sans craindre de déranger. En se branchant sur la platforme Zoom, nous avons pu observer plusieurs sessions supplémentaires. Grâce au statut d’invisible, je n’avais pas à me soucier d’essayer (désespérément) de faire taire mon mon bébé pendant que mes deux enfants plus âgés observaient le cours. Il était parfaitement inconscient (bien qu’il ait l’habitude de se précipiter dans la salle de musique lorsque les morceaux de Suzuki sont joués) et jouait librement pendant que je consacrais mon attention à notre Twinkler. Je n’avais pas envisagé d’inscrire notre deuxième enfant, car je n’étais pas convaincue que le format en ligne retiendrait son attention comme le font les instituts en personne (même pour les jeunes pré-twinklers). Ses éclats de rire pendant le cours collectif du livre 1 étaient si joyeux que je n’ai pu m’empêcher de sourire!

On dit que «les gens se souviennent de ce qu’on leur fait ressentir». Après cet atelier, nous nous sommes sentis encouragés et motivés. On a rappelé à nos enfants qu’ils PEUVENT faire des choses difficiles et que les défis nous aident à grandir. Ils ont adoré! En tant que parent, cela m’a fait du bien de créer des liens avec d’autres personnes par le biais d’une expérience partagée.

M. Rob (Robert Richardson Jr.) a dit avec sincérité: “J’AIME jouer du violon!”. Je veux que ce sentiment soit le plus fort pour mes enfants tout au long de leurs parcours Suzuki uniques. Pour notre famille, cet atelier a apporté l’excitation habituelle et des conseils pratiques, mais surtout un élan et une motivation. L’excitation de jouer avec d’autres personnes est tout simplement magique, et bien que le Twinkle de clôture ait résonné sur un seul violon dans notre maison tranquille, les effets d’entraînement de se réunir pour apprendre dureront beaucoup plus longtemps.


Réflexions sur Mason et Suzuki, d’un parent du nord

par Marlon Davis (YT)

“L’éducation commence le jour où l’enfant naît”, écrit le Dr Suzuki. J’ai trouvé une grande ressemblance entre la philosophie éducative du Dr Suzuki et celle de Charlotte Mason (la méthode que nous utilisons pour faire l’école à la maison). Les idées de Mason ont insufflé une nouvelle vie au système d’éducation publique du 19e siècle, et son influence se poursuit aujourd’hui.

Mason a assuré aux parents et aux professeurs que, par-dessus tout, les enfants naissent comme des personnes, ni bonnes ni mauvaises, mais avec des possibilités pour les deux. Dans la méthode Mason, c’est l’éducation qui est primordiale. Pour Mason, l’éducation passe par l‘atmosphère du foyer, par la discipline des habitudes (formées de manière réfléchie et intentionnelle) et par la vitalité des idées vivantes. Tout cela peut aider un enfant à s’épanouir.

Suzuki nous dit que les enfants sont des êtres humains qui ont soif de connaissances et que cette pulsion doit être nourrie et entretenue par l’atmosphère du foyer. Que cette faim instinctive soit alimentée par la musique, l’étude de la nature ou l’histoire, l’enfant absorbe cette nourriture aussi facilement qu’il digère les aliments, pourvu qu’un riche festin lui soit proposé. Mason et Suzuki savaient tous deux que les enfants ne veulent pas que leur appétit musical, intellectuel ou physique soit nourri par un régime sans fin de bouillie prémâchée (des brioches de carême pour toujours!), de friandises sucrées (une chanson pop vite apprise par vidéo YouTube) ou par un steak coriace (une pièce riche et complexe trop difficile à absorber).

Et dans quel but un tel festin consciencieux et nutritif est-il offert à l’enfant? Pour Suzuki, ce n’était pas seulement pour le plaisir de la belle musique elle-même, mais plutôt pour « attraper le cœur » des uns et des autres en écoutant et en jouant de la vraie bonne musique. Mason appelait cela la magnanimité—une « hauteur d’esprit permettant de supporter calmement les problèmes, de dédaigner la mesquinerie et la petitesse, et de faire preuve d’une noble générosité ».

Mason a écrit: « Nous commençons à voir ce que nous voulons. Les enfants sont très exigeants envers nous. Nous leur devons d’initier un nombre immense d’intérêts… c’est-à-dire que nous devrions être en contact, où que nous allions, quoi que nous entendions, quoi que nous voyions, avec une sorte d’intérêt vital…. La question n’est pas de savoir ce que le jeune sait quand il a terminé son éducation, mais à quel point il s’en préoccupe. » (Mason, School Education, p. 171).

Pourtant, comme tous les parents, je viole les principes énumérés ci-dessus de façon hebdomadaire, voire quotidienne. J’oublie que mon enfant n’est pas un récipient vide dans lequel je peux bourrer autant d’informations et de notes de musique que je peux. J’oublie que j’éduque mon enfant à travers l’atmosphère que je crée à travers l’apprentissage de la musique et au-delà, pour le meilleur et pour le pire. Je crée cet air par mes propres habitudes, bonnes ou mauvaises, et par mon succès quotidien (ou non) à reconnaître que «chaque enfant est une créature merveilleuse, un être précieux» (Suzuki) et une personne à part entière (Mason), le jour de sa naissance—avec toute la dignité que ce statut implique.


Resonance—Canadian Newsletter Summer 2021

Résonance

par Venetia Gauthier, Karen-Michele Kimmett, Julia McFarlane (ON)

Comme beaucoup de professeurs Suzuki au Canada, nous, à la Canta Arya School for Strings, avons cherché des façons de poursuivre nos programmes musicaux et de sensibilisation, y compris notre partenariat avec Providence Manor, un partenariat présenté dans notre documentaire qui vient de sortir: Resonance: Music Across the Ages.

Resonance 2—Canadian Newsletter Summer 2021

Cet important court métrage raconte l’histoire des onze années de rapport entre les résidents du Providence Manor et les étudiants de Canta Arya et montre comment, même en ces temps de pandémie, leur incomparable interrelation a continué à procurer de la joie et des amitiés mutuelles.

Notre rapport musical avec Providence Manor et Canta Arya s’est épanoui dans de nombreuses et imprévisibles directions, améliorant la vie des résidents du Manor, des étudiants de Canta Arya, des administrateurs, des professeurs, des anciens élèves, des parents et des chercheurs. Cette association a eu un impact important sur la communauté de Kingston dans son ensemble. Nous n’aurions jamais imaginé que la seule salle de concert ouverte et sécuritaire de Kingston à l’été 2020 serait le rond-point d’un foyer de soins de longue durée!

Resonance 3—Canadian Newsletter Summer 2021

Le documentaire de 13 minutes intitulé «Resonance» témoigne de l’influence de la musique et des amitiés intergénérationnelles dans l’amélioration et la transformation de la vie des personnes âgées, des jeunes, des travailleurs sociaux et des familles. Comme le dit Elizabeth Rouget, une ancienne de Canta Arya, présentement doctorante en musicologie à Princeton:

«Nous jouons de la musique pour l’amour de la musique, et pour l’amour des autres.»

Resonance 4—Canadian Newsletter Summer 2021

Pour visionner le documentaire ou obtenir de plus amples informations sur cette collaboration, veuillez consulter le site www.cantaaryastrings.com.


Un conte de deux programmes – Semaine de l’invasion

par Allison Warrian (MB)

Situés à deux heures et demie l’un de l’autre sur l’autoroute transcanadienne, le Suzuki Talent Education Program (STEP) de Brandon et Suzuki Music Winnipeg (SMW) ont une histoire de collaboration. Il y a quelques années, des professeurs des deux programmes ont passé une fin de semaine ensemble pour suivre le cours Suzuki Principles in Action (SPA). Au fil des ans, de nombreux étudiants de Brandon ont bravé les blizzards de janvier pour participer à l’atelier d’hiver de SMW, et les élèves de Winnipeg ont profité de la chaleur de l’été lors des instituts organisés à Brandon.

L’année dernière, le STEP de Brandon et le SMW ont tous deux offert des programmes en ligne. Si l’enseignement en ligne présente de nombreux défis, il offre également une foule de nouvelles possibilités. Nous avons réalisé avec enthousiasme que la distance entre nos programmes s’était réduite à la vitesse de nos connexions Internet.

La dernière semaine de février, nos programmes se sont réunis et ont proposé un événement que nous avons appelé la Semaine de l’invasion. Nous avons ouvert les liens de tous les cours collectifs des deux programmes—violon, alto, violoncelle, piano et guitare—et avons invité les élèves à participer aux cours de leur choix. Les élèves assistaient aux cours en tant qu’Envahisseurs ou Espions.

Les envahisseurs participaient à toutes les classes travaillant à leur niveau ou à un niveau mois avancé. C’était l’occasion de travailler le répertoire ou de réviser avec un autre professeur ou un autre instrument. Les espions étaient invités à participer à n’importe quelle classe – pour observer les classes de niveau plus avancé et en avoir un aperçu de ses techniques et morceaux, ou pour découvrir d’autres instruments.

Cet événement était un moyen facile et gratuit pour nos programmes d’offrir une expérience de type atelier à nos élèves. Le programme des cours et les liens ont été distribués à toutes les familles par courriel. Au lieu de s’inscrire, nous avons demandé aux élèves de se renommer lorsqu’ils s’inscrivaient à un cours et d’indiquer s’ils étaient des envahisseurs ou des espions, ainsi que leur instrument. Les professeurs disposaient ainsi de suffisamment d’informations pour évaluer le niveau de chaque élève en matière de participation et trouver des activités susceptibles d’intéresser tout le monde.

La Semaine de l’invasion a représenté un défi amusant pour nos professeurs au milieu d’une année d’enseignement en ligne. Le thème a fourni une orientation qui a stimulé notre créativité. Les professeurs se sont réunis une fois pour faire un brainstorming et explorer un répertoire commun pour travailler avec des groupes multi-instruments.

Cet événement a été un grand succès. Les élèves des deux programmes ont participé à un large éventail de cours, et les professeurs ont également joué le jeu. Il y avait des violoncellistes dans les classes de guitare, des violonistes et des altistes dans les classes de violoncelle, et des élèves qui suivaient les cours de leur niveau dans l’autre programme. Les débutants ont pu observer et s’inspirer des élèves plus avancés, et certains des élèves ont renoué avec des camarades qu’ils avaient rencontrés lors d’événements précédents. Les professeurs se sont également bien amusés—en observant, en s’invitant et en enseignant en équipe les classes des autres.

Le STEP de Brandon et Suzuki Music Winnipeg attendent avec impatience les autres événements en ligne que nous avons planifiés ensemble pour ce printemps. Les événements en ligne sont un autre outil que nous pouvons utiliser pour continuer à encourager et à renforcer l’esprit Suzuki et le sens de la communauté qui sont si importants pour nos activités. Et c’est un outil que nous avons adopté ici au Manitoba.


Avery—Canadian Newsletter Summer 2021

L’abondance et l’austérité simultanées de Suzuki dans le Nord

par Katie Avery (YT)

Le Yukon peut être un lieu de contradictions. Les moments les plus chaleureux et les plus accueillants peuvent être vécus les jours les plus froids et les plus sombres. On peut passer de la civilisation à l’isolement en un clin d’œil. C’est à la fois un lieu d’abondance et d’austérité.

Austérité

Ici, au Yukon, nous n’avons qu’un seul professeur Suzuki, et c’est moi. J’enseigne actuellement le violon, l’alto et le violoncelle, mais je ne joue pas vraiment du violoncelle. J’ai suivi une formation Unité 1 pour essayer de combler le vide, mais ce n’est pas suffisant.

Nous n’avons pas d’orchestre symphonique. L’orchestre communautaire le plus proche est à un jour de ferry ou à un jour de voiture et se trouve dans un autre pays. L’orchestre professionnel le plus proche est à 2-3 jours de voiture ou à $400 de billet d’avion.

Nous avons très peu de musiciens classiques de niveau professionnel et la plupart d’entre eux ont un autre emploi, ce qui rend difficile de les réunir pour jouer un concert et participer au mentorat de la prochaine génération.

Notre grande salle, la seule à disposer d’une scène suffisamment grande pour accueillir un grand groupe de cordes, est très demandée. Toutes les dates les plus populaires pour les concerts de fin de trimestre sont déjà prises d’assaut par d’autres groupes communautaires d’ici la fin des temps.

Il n’y a pas de luthier ni de magasin de violons. Il est difficile de trouver des instruments ou des équipements et les réparations peuvent être difficiles à organiser.

Abondance

Le Yukon a la chance de posséder des kilomètres apparemment infinis de nature sauvage et intacte. De magnifiques montagnes, des rivières limpides, une mégafaune à profusion, tout cela frappe à notre porte.

Nous disposons d’une quantité incroyable de fonds pour les arts. J’ai personnellement reçu des milliers de dollars pour suivre une formation Suzuki ainsi que d’autres opportunités.

Nous disposons également d’une incroyable installation pour les arts du spectacle, avec une galerie d’art, une fosse d’orchestre et un personnel technique à plein temps. Nous avons plusieurs théâtres de type “black box”, ainsi que des églises, des écoles et des centres communautaires.

Nous avons un groupe de parents et d’élèves enthousiastes qui ne cesse de croître et que je ne peux pas espérer suivre à moi seul. Mon studio est déjà plein à craquer, avec une longue liste d’attente qui ne cesse de s’allonger.

Même en période de Covid, nous pouvons avoir des leçons en personne car notre réponse en matière de santé publique a été impeccable. En fait, notre médecin-chef est un excellent clarinettiste ainsi qu’un médecin incroyablement compatissant.

Nous avons un magasin de musique dont la propriétaire est enthousiaste à l’idée d’augmenter les ressources de son magasin pour aider notre petite communauté de cordes. Elle accepte les instruments en consignation pour faciliter les échanges. Nous avons également un luthier qui peut effectuer des réparations mineures sur les violons.

Le plaidoyer

Pensez au Yukon! La prochaine fois que vous songerez à vous rendre dans un endroit exotique, ou que vous chercherez un studio pour vos élèves, pensez au Yukon! Nous serions ravis d’avoir de vos nouvelles. Mon courriel est le suivant: averykatie@hotmail.com


Des cours de groupe en ligne en temps de pandémie

par Mélanie Grenier (QC)

La pandémie a frappé tous les continents, tous les pays, toutes les familles du monde d’une manière quelconque. Dans la réalité, tout le monde a perdu bien des habitudes, des repères, des liens… Les joies de la vie se sont tout doucement transformées, mutées, et les familles se sont adaptées.

En tant que professeure Suzuki, au printemps dernier, j’étais prête et habituée à enseigner en ligne, puisque je le faisais depuis plusieurs années avec quelques familles. J’ai continué à donner mes cours privés, sans coupure, même si ce fut exigeant! Pour les cours de groupe, j’ai décidé d’attendre, me disant que tout serait revenu à la normale à l’automne…

Lorsqu’à l’automne nous avons dû nous réadapter au fait que les rassemblements étaient de nouveau interdits, j’ai plongé! Je voulais garder pour mes étudiants la régularité, la motivation, les apprentissages, les «rencontres en groupe» qui faisaient tellement de bien aux familles. J’ai adapté ma manière d’enseigner et le contenu de mes cours d’une manière importante et la créativité a été mise à profit!

Une des priorités dans mon enseignement de groupe était d’outiller plus les parents, de les coacher, de leur donner des idées rafraichissantes dans le contact avec leur jeune et pour travailler les éléments du jeu du violon. Les mêmes objectifs pour bien des choses, mais avec une enveloppe différente! J’ai aussi intégré de nouveaux éléments, tels que de petits exercices d’eutonie pour les y sensibiliser, de l’ouverture face aux grands violonistes/compositeurs sous forme de jeux que je créais, l’exploration du répertoire plus avancé en se faisant des listes de pièces que l’on aime écouter à suggérer aux autres… Nous nous sommes créé des banques d’idées de groupe sur différents sujets: comment faire de belles pratiques, des trucs pour améliorer une pièce… Nous avons visité la théorie musicale, sans parler de tout le répertoire que nous avons révisé de toutes sortes de manières créatives! J’ai aussi intégré du répertoire complémentaire avec mes groupes plus avancés.

La journée de l’Hallowe’en, nous avons fait des solos déguisés et pour Noël, un montage vidéo de tous les élèves présentant une pièce solo ou en petits groupes. Ce fut notre concert de Noël, partagé à toutes nos familles élargies et un souvenir qui restera à chacun.

De plus, pour terminer 2020, nous avons fait un «révisothon Suzuki»! Un avant-midi où nous avons parcouru le répertoire dans l’ordre du cahier 1 jusqu’au livre 7. Les jeunes se joignaient à ce qu’ils connaissaient puis écoutaient le répertoire joué par les plus avancés tout en déjeunant, dessinant, s’occupant… Certains étaient tellement motivés qu’ils essayaient de jouer les pièces qu’ils ne connaissaient pas!

De bien beaux moments pour les jeunes et ressourçant dans cette période ou bien des choses nous sont interdites! La musique peut aller bien au-delà de ces interdits et toujours toucher les cœurs, comme Suzuki le soulignait si bien.


Liste complémentaire de la méthode Suzuki d’alto – Contribution canadienne

par Pierre Yves Gagnon (ON)

Au cours de l’automne 2019, Betsy Stuen-Walker m’a demandé de répertorier des suggestions de répertoire pour une liste de pièces complémentaire à la Méthode Suzuki pour Alto, volumes 4 à 9. Il s’agissait d’un projet intéressant et stimulant. Mon objectif dans cet exercice était de trouver des œuvres originales écrites pour l’alto, bien que les transcriptions soient inévitables puisqu’elles constituent la majeure partie du répertoire de l’alto. J’ai également cherché des œuvres de compositeurs canadiens et canadiennes pour ajouter une saveur canadienne à cette liste.

L’un des critères de ma recherche était de proposer des œuvres faciles à trouver puisque cette liste supplémentaire sera consultée à l’échelle internationale. La plupart des pièces de ma compilation sont publiées par des éditeurs bien connus. Un autre critère était de choisir des compositions attrayantes pour chaque niveau.

Trouver des pièces canadiennes écrites pour de jeunes altistes en respectant ces critères a été ardu. La plupart des compositions canadiennes que j’ai trouvées étaient soit trop difficiles à jouer, soit difficiles à trouver. L’alto n’est pas souvent considéré comme un instrument de choix pour les jeunes élèves. Mes sources étaient ma propre collection, le programme d’enseignement du Royal Conservatory of Music, les publications pour alto de Frederick Harris et le Centre de musique canadienne. J’ai choisi des compositions de trois compositeurs: Christine Donkin, Patricia Bloomfield Holt et Arthur Bachmann.

Mon choix de pièces est sélectionné en fonction des différents niveaux correspondant aux volumes Suzuki. Chacune des pièces incluses comprend le nom du compositeur ou de la compositrice, le nom de l’éditeur et une brève description. Comme je dois garder mon texte dans un certain paramètre, je le publierai sur plusieurs éditions de l’Infolettre Suzuki canadienne.

Méthode Suzuki pour Alto, Volume 4
Pièce: Catch Me if You Can
Compositeur: Christine Donkin
Éditeur:Frederick Harris Music-Viola Series: Viola Level 6 Repertoire
Christine Donkin est une compositrice et éducatrice canadienne de la Colombie-Britannique. Elle a réalisé de nombreux arrangements et compositions pour les jeunes instrumentistes à corde. La plupart sont commandités par le Royal Conservatory of Music. Catch Me if You Can, initialement écrite pour le violon, a été transposée à l’alto par la compositrice. Cette pièce présente de nouveaux défis aux élèves du quatrième volume qui ne sont pas habitués à jouer aussi vite ou à jouer aussi haut sur la touche. Cependant, l’énergie élevée de cette œuvre plaît aux élèves et les incite à faire un effort supplémentaire.

Pièce: Andante religioso
Compositeur: Georg Goltermann
Éditeur: Viola Collection-Concert Pieces for Viola and Piano, Bärenreiter
La période romantique a vu l’émergence de l’alto comme instrument soliste. Cette pièce est une excellente introduction au style romantique, et convient parfaitement à la sonorité expressive de l’alto.

Pièce: Une Larme
Compositeur: Modeste Moussorgsky
Éditeur: Édition Henry Lemoine
Voici une merveilleuse pièce pour étudier le phrasé romantique, et les différentes techniques de contrôle de l’archet nécessaires pour jouer de manière expressive à l’alto. Le contrôle du vibrato est essentiel à son interprétation. Cette édition musicale présente plusieurs versions de doigté. Bien que l’éditeur suggère des doigtés avancés, Une Larme peut également être jouée en première position. Le professeur peut donc choisir le doigté qui convient à l’élève. Tous les passages en doubles cordes ont des notations alternées.


Lectures hautement recommandées de la bibliothèque de Merlin B. Thompson.

par Merlin B. Thompson (AB)

The Music Advantage par Anita Collins (2021). Écrit par une éducatrice et chercheuse primée, ce livre informatif explique comment la musique peut bénéficier à presque tous les aspects du développement d’un enfant. Les enseignants SECE seront ravis d’apprendre comment la musique stimule le développement du cerveau, l’acquisition du langage et prépare les enfants à l’école. Les professeurs d’instruments et de chant Suzuki seront intéressés de savoir comment Collins répond à la question: Quel message les professeurs et les parents envoient-ils lorsqu’ils laissent les enfants abandonner les études musicales parce qu’elles ne sont plus amusantes ou deviennent trop difficiles?

Le souffle, par James Nestor (2020). Il n’y a rien de plus essentiel à notre santé et à notre bien-être que la respiration. Sans parler de ce qui se passe lorsque les performances musicales sont perturbées par une respiration inadéquate ou tendue. Peu importe ce que vous mangez, combien vous faites d’exercice, si vous êtes jeune ou fort, rien de tout cela ne compte si vous ne respirez pas correctement. S’inspirant de textes médicaux vieux de plusieurs milliers d’années et d’études récentes et pointues en pneumologie, psychologie, biochimie et physiologie humaine, Le Souffle bouleverse les idées reçues sur ce que nous pensions savoir sur notre fonction biologique la plus fondamentale. Les professeurs Suzuki ne respireront plus jamais de la même manière après avoir lu ce livre.

How We Learn de Benedict Carey (2015). Make It Stick de Peter C. Brown, Henry Roediger et Mark McDaniel (2014). Ces deux livres passent au crible des décennies de recherche en éducation et des études marquantes pour découvrir la vérité audacieuse sur la façon dont notre cerveau absorbe et retient l’information. Il s’avère que bon nombre des stratégies d’apprentissage et des routines de pratique les plus courantes employées par les professeurs de musique et les élèves sont en fait contre-productives et moins bénéfiques que nous le pensons. S’appuyant sur les récentes découvertes en psychologie cognitive et en développement du cerveau, les auteurs proposent une solide sélection de techniques concrètes pour devenir des apprenants plus productifs. Si vous êtes un professeur Suzuki et que vous vous êtes déjà demandé pourquoi les progrès des élèves ne se déroulent pas comme prévu, ces livres comblent magistralement les lacunes. Vous n’assignerez plus jamais les mêmes tâches après avoir lu ces livres.


Lancement du «Débutant Suzuki» en ligne – Rapport d’étape

par Flory Godinez (BC)

Pendant que les mois de réclusion pandémique s’écoulaient lentement, mon mari et moi avons été occupés à construire le cours en ligne «Beginner Box Violin and Pre-Bow Course» pour MapleNorthStrings.ca. Les résultats ont été surprenants. Le premier cours s’est terminé en 14 leçons. Plusieurs leçons du deuxième cours, “Violon 1a”, sont maintenant chargées sur le site MapleNorthStrings.ca.

Godinez—Canadian Newsletter Summer 2021

Ce qui nous a surpris c’est que la première élève et son parent/assistant-professeur ont acquis les compétences pré-violon requises pour passer au vrai violon aussi bien que si elle avait reçu des leçons en personne. J’étais sidérée! Je ne m’attendais pas à ce que ce niveau de compétence soit atteint dans un cours en ligne sans interaction directe avec l’élève et ses parents.

Cette famille et moi nous sommes installés dans une routine où, environ une fois par semaine, ils m’envoyaient de courts vidéos sur Dropbox. Je leur renvoyais un simple courriel expliquant les corrections à apporter. Une fois, j’ai joint une photo en gros plan de la prise d’archet pour débutants et, comme il y avait eu confusion sur cette compétence, j’ai filmé un segment détaillé et plus long avec un meilleur plan de la prise d’archet pour la leçon suivante, en ligne. Les commentaires que j’ai reçus d’eux m’ont aidé à améliorer la clarté des leçons. Comme l’a dit la famille dans ses commentaires:

**Nous avons vraiment aimé le programme Maple North Strings, en particulier sa flexibilité et le fait de pouvoir mieux contrôler le rythme. Il est possible de suivre la totalité ou une partie de la leçon à la fois. J’ai constaté qu’avant le programme COVID, beaucoup d’activités parascolaires des enfants avaient lieu à l’heure du souper ou dans ces heures, ce qui faisait que le souper était souvent précipité ou que nous ne pouvions pas manger ensemble en famille. Le fait de pouvoir regarder et s’entraîner à l’heure du souper en semaine a réduit le stress pour nous tous.**

La possibilité de revoir les leçons ou certaines parties des leçons a également été bénéfique. Vos commentaires et votre soutien concernant les vidéos Dropbox ont également été très utiles. Je suis heureuse que vous nous ayez montré comment envoyer ces clips vidéo, car je ne pense pas que cela aurait été aussi efficace si nous n’avions envoyé que des photos ou des mises à jour par texte écrit.

Les leçons du cours«Beginner Box Violin» couvrent la pédagogie séquentielle, la lecture de la musique, les jeux de pratique, les conseils de pratique, la philosophie Suzuki et des anecdotes inspirantes pour encourager le parent coach.

Après avoir jeté les bases de la philosophie, j’ajoute maintenant de courtes vignettes inspirantes basées sur le «Calendrier quotidien de Shinichi Suzuki». Dans cette situation d’isolement qui dure depuis longtemps, je crois que les parents ont besoin de tous les encouragements que nous pouvons leur donner. Quel que soit l’instrument que nous enseignons, il existe un trésor d’inspiration auquel nous pouvons accéder et que nous pouvons transmettre à partir des écrits du Dr. Shinichi Suzuki.


LES ANNONCES


La retraite de Thomas Wermuth

par Sally Gross (IL)

Thomas Wermuth fut un membre actif de la communauté musicale de Guelph/Kitchener/Waterloo pendant de nombreuses années avant de rejoindre la faculté de la Western Springs School of Talent Education (Illinois) en tant qu’artiste en résidence en 1989.

Après avoir obtenu son diplôme de la Juilliard School en 1973, M.Wermuth a accepté un poste au sein de la Canadian Opera Company. Il ne s’attendait pas qu’il resterait au Canada pendant de nombreuses années. Quelques années plus tard, il est devenu violon solo adjoint de l’Orchestre symphonique de Kitchener-Waterloo avant de devenir la première chaise d’alto de l’orchestre.Le KWS était pour lui une grande famille de musiciens très unie et M.Wermuth a toujours gardé des contacts étroits avec nombre d’entre eux, en particulier sa bonne amie Martha Kalyniak.La naissance de sa fille Allegra en 1974 reste un moment fort de sa vie.

En plus de jouer dans l’orchestre symphonique, M.Wermuth a commencé à enseigner à la Suzuki String School de Guelph (1975-1987).La directrice de l’école, Daphne Hughes, était l’une des pionnières du mouvement Suzuki au Canada et cofondatrices de la SSSG en 1972. Elle pensait que la communauté Suzuki lui conviendrait bien et elle avait raison. M.Wermuth s’initia à la méthode Suzuki avec Kay Collier Slone (McLaughlin) à l’Université de Louisville à la fin des années 70.

M.Wermuth fut codirecteur du premier Guelph Suzuki String Institute (aujourd’hui le Southwestern Ontario Suzuki Institute) en 1983. Depuis, M.Wermuth était très recherché comme professeur invité à travers le Canada et les États-Unis.

Après avoir quitté l’école de Guelph, il a continué à enseigner dans la région de Kitchener-Waterloo jusqu’à son départ pour la banlieue de Chicago en 1989, à l’invitation d’Edward Kreitman.

Pendant ses années d’enseignant dans la région de Guelph/Kitchener/Waterloo, M.Wermuth a travaillé avec de nombreux jeunes musiciens qui, à ce jour, le considèrent comme l’une des personnes les plus influentes de leur vie.La liste des élèves qu’il a touchée est longue. Ses élèves du Western Springs School of Talent Education, tout comme ceux de Guelph, lui resteront éternellement reconnaissant.

L’illustre carrière de professeur de M.Wermuth s’étale sur plusieurs décennies. Il a enseigné 32 ans au WSSTE. À cela, il faut ajouter 14 années d’enseignement au Canada, soit un total de 46 ans à s’investir à former la prochaine génération de musiciens et de professeurs talentueux, les encourageant tous à développer leur qualité humaine. Ceux-ci le portent tout à cœur. Nous lui souhaitons tous nos meilleurs vœux alors qu’il entame le prochain voyage de sa vie au Colorado.

Pour plus d’informations sur les célébrations à venir, les lettres de félicitations, les photos et les vidéos, veuillez consulter le site<https://www.wsste.com/wermuth>


La Trompette Suzuki!

par Natalie DeJong (AB)
Professeur de trompette Suzuki
Comité international Suzuki pour les cuivres 2014-présent

Après de très nombreuses années de travail, la Suzuki Trumpet School Volume 1 est désormais disponible! Le prototype a été initié par Ann-Marie Sundberg de Suède et a été utilisé—sous ses différentes formes et étapes de développement, par tous les professeurs de trompette et étudiants Suzuki du monde entier depuis 2013.

Chaque professeur de trompette ayant suivi une formation de professeur de trompette Suzuki, que ce soit par le biais de l’ESA ou de la SAA, a apporté son expertise au projet. Un ÉNORME merci à tous les professeurs, élèves et parents qui ont joué un rôle si important dans la réalisation de ce cahier!

Le comité Suzuki Brass a travaillé avec Alfred Music pour éditer, réviser et encore éditer, jusqu’à la couleur de la bande sur la couverture. (Nous avons aimé la joyeuse option verte.) Nous nous sommes également réunis à Indianapolis, aux États-Unis, pour l’enregistrement du répertoire avec les artistes Caleb Hudson (trompette, Canadian Brass), et Michael Schneider (piano) en octobre 2019.

Quelle incroyable opportunité et quel privilège cela a été de contribuer à ce livre, qui fera découvrir la méthode Suzuki au monde des cuivres. Encore une fois, un ÉNORME merci à tous les « acteurs » de ce projet!

Disponible directement auprès d’Alfred Music: [cliquez ici]

Lancement officiel chez Alfred Music: [cliquez ici]

Bientôt disponible sur SmartMusic


Du Studio de Merlin B. Thompson (AB)

Let’s Talk About Music Teaching: Conversations to Inspire and Inform (disponible sur YouTube) est une série de vidéos dans lesquelles Shu-Yi Scott (violoncelle) et Merlin B. Thompson (piano) discutent des défis de l’enseignement musical. Avec plus de cinq décennies d’expérience cumulée de l’enseignement Suzuki, ce duo offre un aperçu pratique et une compréhension de toute une série de sujets. À l’aide d’exemples fréquents et d’anecdotes tirées de leurs studios, Shu-Yi et Merlin abordent des questions d’intérêt essentiel pour les professeurs Suzuki.

Fundamental Piano Technique (disponible sur YouTube). Créée par Merlin B. Thompson, formateur de professeurs de piano Suzuki, cette série de vidéos traite de la technique pianistique comme quelque chose que nous connaissons déjà en raison de la façon dont nous utilisons notre corps dans la vie quotidienne. Avec des idées qui couvrent l’ensemble du développement des élèves, du débutant au plus avancé, Fundamental Piano Technique offre une vision nouvelle de la technique pianistique avec un langage et des gestes faciles à comprendre que tous les élèves peuvent maîtriser.


Cours de révision du programme SECE

par Sharon Jones (ON)

Depuis le 16 mai 2021, il y a plusieurs possibilités pour les enseignants SECE de suivre un cours de révision du curriculum SECE. Ces cours sont accessibles à tous les enseignants SECE qui ont préalablement enregistré un minimum de formation ECC et SECE Stage One auprès de la SAA.

Les révisions du programme d’études SECE sont en cours depuis juillet 2020 et visent à introduire la diversité, l’équité, l’inclusion et l’accès dans la classe d’éducation de la petite enfance de Suzuki. Les cours de révision du curriculum SECE seront donnés par des équipes de deux formateurs d’enseignants, dont Sharon Jones, Lynn McCall, Wan Tsai Chen et Danette Warren Schuh. Chaque cours durera 5 heures, sur une journée, avec un maximum de 30 participants. La plateforme pour ces cours sera Zoom.

Les frais par cours/par personne seront de $85 et les enseignants SECE pourront inscrire le cours auprès de la SAA.

Voici le lien vers toutes les dates des prochains cours de révision du programme SECE: [cliquez ici]

Consultez notre site web pour obtenir des informations sur les prochains instituts et les possibilités de formation des professeurs au Canada: www.canadiansuzukinewsletter.org

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